Au lieu d’organiser la CAN, la Guinée devrait faire ceci.

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  La Guinée se nourrit d’une ambition intense d’organiser la CAN (coupe africaine des nations) dans les prochaines années. Est-ce que c’est une bonne idée ? Est-ce qu’il ne faudra pas d’abord prioriser certains secteurs essentiels pour l’économie guinéenne?

    La Guinée veut organiser la coupe africaine des nations (CAN) dans les prochaines années. D’abord, il faut remonter le temps, un saut temporel qui nous ramènera en 2014 sous le règne d’Alpha Condé dont le ministre des Sports fut Moustapha Naïté. Au cours de cette année, la confédération africaine de football (CAF) avait attribué à trois pays les organisations de la coupe africaine des nations (CAN) pour les prochaines années à savoir : le Cameroun pour l’organisation de la CAN pour l’année 2019 ; le Côte d’Ivoire pour l’organisation de la CAN de 2021 ; et la Guinée pour celle de 2023. Mais avec le retrait du Cameroun au profit de l’Egypte, la CAF avait décalé le calendrier, attribuant l’édition de 2021 attribuant l’édition 2021 au Cameroun et celle de 2023 ; la Côte d’Ivoire. La Guinée avait accepté le décalage du calendrier pour organiser la CAN en 2025. Faute de stades homologués, d’infrastructures suffisantes, l’organisation de la CAN a été retirée dans les mains de la Guinée au profit du Maroc pour la CAN 2025. C’est Patrice Motsepe président de la confédération africaine de football, avait fait un déplacement spécial à Conakry pour informer le remplaçant d’Alpha Condé, le président de la République de Guinée le Général Mamady Doumbouya ayant accédé au pouvoir le 5 septembre 2021, le retrait de la CAN à la Guinée.

<< Demain, on demandera la CAF de recevoir de nouvelles candidatures parce qu’en l’état actuel, les infrastructures et les équipements ne sont pas adaptés ou prêts pour que la CAF puisse accueillir la CAN 2025 en Guinée. La CAN 2025, qui avait été attribuée à la Guinée, nous ne sommes pas prêts à l’accueillir pour le moment en Guinée, et il nous faut rouvrir ce processus >> avait déclaré le président de la confédération africaine de football Patrice Motsepe.

Malgré la détermination du Général Mamady Doumbouya qui avait remplacé le comité d’organisation de la CAN par un nouveau comité d’organisation suite au manque de volonté et des déclarations décourageantes de certains responsables de l’ancien comité. À la veille de l’arrivée d’une mission d’évaluation, le Général Mamady Doumbouya avait pris un décret en aout 2022 déclarant l’organisation de la CAN 2025 << d’intérêt national et prioritaire >>.

Maintenant la question que se posent les uslumankès : << Faut-il obligatoirement que la Guinée organise la CAN au lieu de créer des entreprises ou de financer des entreprises pour accroître la productivité nationale par le travail ?>>

Comparons les dépenses pour les organisations de la CAN au Cameroun et en Côte d’Ivoire :

Cameroun : retardée par deux fois pour cause de Covid-19, la CAN a finalement eu lieu du 9 janvier au 6 février 2022. Le pays avait dépensé environ 1,2 milliard d’euros pour la construction et la rénovation des anciens stades dans l’ensemble 6 stades qui sont : le stade d’Olembe à Yaoundé, le stade Ahmadou Ahidjo à Yaoundé, le stade de Kouekrong à Bafoussam, le stade Roumdé Adjia à Garoua, le stade de Japoma à Douala, le stade de Limbé.

Côte d’Ivoire : les autorités ivoiriennes avaient lancé un vaste plan de construction et de rénovation des infrastructures sportives et routières, dont le montant estimatif total se chiffre à plus de 100 milliards de CFA soit environ 1,6 milliard d’euros. Également, la Côte d’Ivoire avait construit 6 stades à savoir : le stade Olympique Alassane Ouattara, le stade Félix Houphouët-Boigny, le stade Amadou Gon Coulibaly de Korhogo, le stade de la paix de Bouaké, le stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro le stade Laurent Pokou de San Pédro.
Il faut noter que tous les investissements que ces deux pays ont faits n’auront pas de profit. Même si ces pays attendent un retour d’investissement, il faut attendre un siècle au minimum.

Mais si la Guinée prend cette somme astronomique de 1 milliard et l’investit sur deux secteurs seulement qui sont :

Agro-industrie : soit construire une nouvelle usine mixte de transformation de fruits et légumes pour la consommation nationale et la demande internationale ou soit financer une entreprise déjà existante dans la transformation des fruits et légumes de terre qui a fait ses preuve de réussite en la modernisant et l’agrandissant pour une productivité à échelle nationale et internationale. Ainsi, la Guinée sera susceptible d’avoir des milliardaires. Une enveloppe de 500 millions d’euros soit la moitié de ce 1 milliard. La Guinée perd des milliards d’euros suites aux pertes des fruits et légumes par manque de sociétés nationales de transformation.

Élevage : la Guinée importe énormément de poulet, soit 70 mille tonnes annuellement au moins. Mais pas que la Guinée, les pays africains consomme énormément de poulet, c’est des potentiels GRANDS COMMATEURS. En investissant les 500 millions d’euros restants, la Guinée sera l’un des plus grands producteurs de poulet au monde. L’investissement se fera comme suit :
Soit construire une nouvelle société d’élevage et d’abattage de volaille pour la consommation nationale et la demande internationale ;
Soit financer une entreprise déjà existante dans l’élevage et l’abattage de volaille qui a fait ses preuves de réussite en la modernisant et l’agrandissant pour une productivité à échelle nationale et internationale. Ainsi, la Guinée sera susceptible d’avoir des milliardaires.
Ainsi, l’investissement d’un milliard par l’État aura un retour d’investissement conséquent.
C’est aux Guinéens de choisir entre vouloir être milliardaires ou se divertir pour un court moment éphémère sans rien changer de leur vie et leur nation.

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